"Ca va", a déclaré Thierry Henry, le capitaine des Bleus, vendredi à Perros-Guirec (Côtes d'Armor). Après des douleurs aux genoux ayant contrarié sa préparation durant l'été, l'attaquant du FC Barcelone est bien remis d'une récente gêne à la cuisse.
"J'ai toujours l'impression d'être en début de saison avec tous ces petits pépins. Mais je suis prêt à aller au combat", a-t-il expliqué.
Le Lyonnais Bafétimbi Gomis, victime d'un malaise vagal à l'entraînement mercredi, est lui aussi d'aplomb.
"Il n'a strictement aucun problème", a assuré Domenech, dont la formation est certaine de disputer au moins les barrages si elle bat les modestes insulaires. Elle peut aussi toujours continuer à rêver d'une qualification directe pour le Mondial en Afrique du Sud, mais il lui faudra compter sur un faux pas de la Serbie leader du groupe 7 des éliminatoires et marquer de nombreux buts aux Féroé pour compenser une différence de buts défavorable.
Souvent remplaçant, Karim Benzema ronge son frein, prêt à martyriser les défenses adverses comme il le fait au Real Madrid. Nicolas Anelka, en pleine bourre avec Chelsea, devrait être titularisé en pointe avec le Toulousain André-Pierre Gignac, seul joueur à avoir trouvé le chemin des filets à Thorshavn lors du déplacement des Bleus aux Féroé en août dernier (1-0). Sidney Govou, victime d'une rupture du tendon d'Achille l'an dernier, d'attaque avec Lyon, devrait occuper le flanc droit comme pendant d'Henry côté gauche.
"On sait qu'il faut essayer de gagner en marquant le plus de buts. On a huit buts à rattraper sur les Serbes en deux matches", reconnaît Raymond Domenech.
L'absence du duo de créateur Yoann Gourcuff - Franck Ribéry, blessés, n'est pas un problème pour le sélectionneur. "On a 24 joueurs, on peut jouer autrement", dit-il. "Je n'insiste jamais sur l'organisation, mais sur les hommes, ce sont eux qui animent le système".
Les deux milieux récupérateurs Jérémy Toulalan et Lassana Diarra, déjà alignés lors du match aller à Thorshavn, devraient donc être amenés à dépasser leur fonction en venant épauler davantage les attaquants.
"Rester sur un catalogue, une idée figée en disant 'eux ils sont milieux, eux ils sont défenseurs, eux ils sont attaquants' est une erreur de conception", détaille Domenech. "Mon idée du football, c'est qu'en permanence les latéraux puissent attaquer, que les milieux s'intercalent dans la ligne des attaquants, qu'il y ait du mouvement. Il n'y a pas de ligne figée. Les milieux sont libres, ils peuvent attaquer en respectant l'organisation et l'équilibre de l'équipe".
"Sans Franck et Yoann, ce sera différent. A nous d'animer tout ça", évacue Henry.
Les Iles Féroé n'ont jamais perdu avec plus de deux buts d'écart dans ce groupe qualificatif.
"Les Féroé savent défendre, s'accrocher, on l'a vu au match aller", reconnaît Domenech.
Thierry Henry, qui estime à 20% les chances de la France de terminer en tête du groupe et de se qualifier directement pour l'Afrique du Sud, n'est pas inquiet de devoir passer par d'éventuels barrages.
"La déception serait de ne pas se qualifier pour la Coupe du monde", avoue-t-il. "Beaucoup d'équipes qui sont passées par les barrages ont ensuite gagné des compétitions".
Il reconnaît "un manque d'adresse, de concentration" des Bleus qui leur a fait abandonner des points tout au long des éliminatoires et notamment lors des deux derniers matches, soldés par un score nul 1-1 face à la Roumanie et la Serbie.
"Marquer des buts est difficile. C'est d'ailleurs pourquoi les attaquants sont mieux payés que les défenseurs", conclut Domenech sur ce chapitre de l'inefficacité offensive récurrente de son équipe. AP
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