S'agit-il d'un coup de bluff ou tout simplement d'un projet au point mort ? Le grand retard enregistré dans la réalisation de ce projet suscite plusieurs doutes et questions. Normalement, le cahier des charges délimitant les conditions d'occupation du domaine public par des toilettes publiques a été finalisé en janvier 2008. Un appel d'offres international allait être lancé incessamment. Plus d'un an après, rien ne se profile à l'horizon. Pourtant, le projet semblait bien ficelé. Il allait faire l'objet d'une concession relative à la gestion d'un service public par un gestionnaire privé, au niveau de plusieurs zones de la ville. L'exploitation devait être accordée pour une durée de neuf ans renouvelables pour une période équivalente. Pour procéder au renouvellement du contrat, le concessionnaire devrait adresser un écrit au président de la commune six mois avant l'expiration du délai du contrat précédent. Sur les 90 toilettes publiques prévues, 41 emplacements ont déjà été validés par la commission technique composée des représentants de la wilaya, de la commune urbaine, des arrondissements concernés, de l'agence urbaine, d'Itissalat Al Maghrib, de la Lydec et de la Protection civile. La ville avait même créé au niveau de chaque arrondissement une commission technique chargée de proposer l'emplacement des futurs urinoirs. Ces derniers devaient être installés à proximité des réseaux d'assainissement et dans des places hautement fréquentées par les Casablancais et les touristes. Normalement, les latrines promises par la ville étaient prévues à proximité des places publiques, des jardins, des grands boulevards, des marchés et des centres commerciaux dans différents arrondissements.Aujourd'hui, la réalité est autre. Non seulement le projet de l'installation de nouvelles toilettes publiques est au point mort, mais également celles déjà existantes sont dans un état de délabrement total. Sur les cinq ou six toilettes que compte la métropole quatre sont hors service. Cette situation inquiète les Casablancais qui craignent que les mauvaises habitudes se développent davantage. Les gens comprennent mal comment le conseil de la ville a exclu dans son agenda un projet aussi important. Rappelons que l'installation de nouvelles vespasiennes a été votée en session d'octobre 2005. Depuis, les citoyens n'ont vu que des promesses. Pourtant, Casablanca essaie de cultiver une image de ville moderne et développée. «Tant que les responsables ne se décident pas à prendre au sérieux ce problème nous aurons toujours devant les yeux des inscriptions qui appellent les citoyens à ne pas uriner sur les murs et nous aurons également des images qui portent atteinte à la pudeur», indique un habitant de la métropole. En effet, le manque de toilettes publiques pousse la population masculine à faire ses besoins dans la rue. Ce comportement incivique entraîne la dégradation de l'environnement de la ville et porte atteinte à l'hygiène publique. Les passants doivent de plus en plus faire attention de ne pas marcher sur les matières fécales et supporter des odeurs infectes de l'urine. Ce qui est grave dans cette affaire, c'est la vulgarisation de l'acte d'uriner publiquement, qui ne choque presque plus personne.
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Bénéfices du projet:
Bénéfices du projet:
Le projet d'installation de toilettes publiques pourrait créer 160 postes de travail et deviendrait une nouvelle ressource pour améliorer les recettes de la ville. Cette dernière allait faire construire ces toilettes publiques par les publicitaires en leur offrant un espace d'affichage sur les façades. Les entreprises désignées devraient se charger de l'installation et de l'entretien des équipements pour une durée de 5 ans renouvelable. En contrepartie, les annonceurs seraient autorisés à exploiter les parois extérieures des toilettes comme support publicitaire et devraient payer un pourcentage sur les revenus de l'affichage à la commune. Le pourcentage reste encore à déterminer en fonction de la superficie des panneaux qui seraient autorisés.
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